Mame Bassine Niang (Sénégal)


Peacewomen

« Je suis fille de chef et fille de la République. Je choisis ce dernier titre, car c’est la République qui m’a fourni les outils pour m’émanciper en tant que femme auteure et femme juriste. »

Mame Bassine Niang est née à Tambacounda, au Sénégal oriental. À 55 ans, elle est ministre et haut commissaire aux Droits humains et à la promotion de la paix, à la présidence de la République du Sénégal. Très tôt, elle a commencé à diriger les clubs de l’Unesco des lycées et des collèges, assimilant les idéaux de paix et de tolérance et les principes de citoyenneté. Au Lycée John F. Kennedy de Dakar, par exemple, elle a dirigé un projet pour les étudiantes, visant à disséminer les valeurs civiques et la solidarité par le théâtre et la poésie.

« Un événement m’a beaucoup marquée alors que j’étais petite. J’ai entendu l’un des conseillers de mon père tenter de le convaincre de mettre fin à mes études après le cycle moyen. Il disait que c’était nécessaire pour éviter la possibilité que je devienne intellectuellement supérieure à mes frères, une situation qui aurait pu perturber l’héritage et l’ordre préétabli par les traditions. Cela a profondément blessé la petite fille que j’étais alors. »
Mame Bassine Niang, qui allait devenir l’une des plus brillantes spécialistes juridiques de sa génération, a un jour frôlé le pire. Parmi les nombreux groupes ethniques présents à la cour de son père, certains pratiquaient l’excision. Jeune femme mue par l’amitié et la compassion, Mame Bassine croyait qu’il était de son devoir de partager cette expérience avec ses camarades. La vigilance et l’intervention musclée des domestiques de la famille l’en avaient empêchée, et c’est ce qui l’a poussée à mener un combat ardent contre la mutilation génitale.
L’histoire de la vie de Mame Bassine laisse croire que c’était son destin de devenir une pionnière. Elle a été la première femme lauréate des Associations des barreaux francophones, la première femme admise au Barreau du Sénégal, et la première femme parmi les fondateurs de la première Organisation nationale des droits de l’homme de l’Afrique de l’Ouest. Elle a été la première femme africaine membre du Bureau international et du Conseil exécutif de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), sise à Paris, et présidente fondatrice et honoraire de l’Union internationale des droits de l’homme (UIDH), qui siège à Ouagadougou. De plus, elle a été la première Sénégalaise à devenir ministre et haut commissaire aux droits humains et à la promotion de la paix.

Mame Bassine Niang illustre l’engagement du Sénégal dans sa lutte contre la pauvreté. Cet engagement s’est manifesté par l’adoption de la Stratégie de réduction de la pauvreté, qui sert de guide pour toutes les interventions de l’État sénégalais dans ce domaine.

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