Busisiwe Virginia Hlomuka (Afrique du Sud)


Peacewomen

« Mon enfant handicapé a été un don du ciel. Il m’a permis d’apprendre beaucoup sur l’infirmité et d’autres enjeux comme le VIH/Sida et les droits des enfants. »

Busisiwe Hlomuka (1965-2005) est née au KwaZulu Natal, en Afrique du Sud. Elle a fui sa maison avec son enfant handicapé parce que sa famille et les voisins n’acceptaient pas l’enfant. Vers 1996, deux ans après sa fuite, des membres de sa nouvelle communauté ont commencé à lui confier leurs enfants handicapés afin qu’elle en prenne soin. Ce fut le début du Centre pour enfants d’Ezakheni, un centre pour les enfants handicapés. Au bout d’un an, leur nombre avait considérablement augmenté en raison des nombreux orphelins du sida.

« Dieu m’a bénie par cet enfant qui m’a donné la force de nourrir tous les autres que la communauté m’amène. Dieu peut faire des miracles pour vous lorsque vous avez l’assurance qu’Il est le seul salut. J’ai confiance en Dieu et je deviens chaque jour plus forte pour tous ces enfants », affirme Busisiwe. Au début, elle ouvre le centre dans un petit abri avec cinq enfants. Deux ans plus tard, le conseil local lui offre une maison de brique de quatre pièces pour loger 28 enfants. Les voisins hésitent alors à aider Busisiwe parce que certains des enfants sont séropositifs: « Les gens avaient peur du VIH/Sida. »
Busisiwe doit rapidement apprendre à s’occuper des enfants handicapés, tout en transmettant ses connaissances à ses assistants, qui n’ont aucune formation officielle. Avec l’aide du Département des services sociaux du KwaZulu Natal, des jeunes et des membres de la communauté, Busisiwe obtient un soutien financier et social. Les gens apportent des vêtements, des aliments et des jouets pour les enfants. En 2001, Busisiwe reçoit le prix du National Community Builder de l’année. Le prix suscite alors une plus grande reconnaissance du travail de Busisiwe. Son oeuvre attire ainsi des chercheurs, qui soulèvent le problème du VIH/Sida au KwaZulu Natal et de son impact sur les enfants. Récemment, le centre a reçu un plus grand soutien de diverses personnes, et l’équipe s’est accrue. Le département de Santé a également fourni au centre un soutien financier. Busisiwe reste pourtant préoccupée par son personnel, qui n’a aucune formation professionnelle et qui travaille pour un maigre salaire. Malgré tout, le centre jouit d’une bonne réputation comme foyer pour enfants handicapés ou séropositifs.
Busisiwe Hlomuka est décédée en avril 2005.

Au KwaZulu Natal, il existe encore des superstitions au sujet des enfants handicapés : on croit qu’ils sont une malédiction et qu’ils ne devraient pas vivre. Cette province rurale est l’une des plus pauvres d’Afrique du Sud, et les infrastructures y sont inadéquates. Sa très dense population est aux prises avec le VIH/Sida et d’autres maladies.

Centre pour enfants d’Ezakheni (Ezakheni Children’s Center)

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