Margaret Dongo (Zimbabwe)


Peacewomen

Au Zimbabwe, la politique, c’est dur et sale. Il faut être coriace pour y survivre. Margaret l’est. Elle se passionne pour la cause des femmes, en dépit du chemin difficile à parcourir.

Née en 1962, Margaret grandit à Harare au Zimbabwe. Elle se bat aux côtés des hommes pour abolir les règles coloniales. Après la guerre, déçue que le gouvernement ne reconnaisse pas les anciens combattants, surtout les femmes, elle forme une association afin de pourvoir à leurs besoins et de les aider à recevoir une indemnisation du gouvernement. Elle défend l’inclusion des femmes dans les prises de décision. Elle se bat contre la corruption et le mauvais usage des fonds et des ressources publics, et fait état des atrocités commises par les ministres du Zimbabwe.

La situation des anciennes combattantes négligées par le gouvernement préoccupe Margaret Dongo. Les effets négatifs de l’ESAP, un programme économique d’ajustement structurel, a grandement nui à la population, surtout aux femmes. Au moment où les écoles et les hôpitaux se mettent à facturer des frais, beaucoup de filles quittent l’école et beaucoup de femmes et d’enfants meurent faute de soins. Margaret se prononce alors contre le programme et réussit à dissuader le gouvernement de le mettre en place. Elle se prononce en faveur de l’inclusion des femmes dans la prise de décision. Elle s’élève contre la violence fondée sur le genre à Harare lorsque des parents célibataires sont harcelés par la police et emprisonnés en 1985. Elle contribue à faire connaître la corruption dans le dossier de la redistribution des terres au Zimbabwe. Pour Margaret, la politique est un moyen de permettre aux gens d’accéder au pouvoir, d’assurer la paix et la justice, de libérer les personnes, surtout celles qui sont marginalisées comme les femmes et les enfants. Margaret continue de se battre pour les droits des femmes en s’opposant au gouvernement. L’histoire du Zimbabwe est marquée par le colonialisme. Lorsque le nouveau gouvernement a pris le pouvoir, il a repris les modèles masculins coloniaux en matière d’oppression. Margaret n’a jamais baissé les bras devant ces difficultés. C’est grâce à son travail que les femmes voient un certain nombre de changements, que l’éducation des filles et des femmes s’améliore. Par le passé, les filles ou les femmes enceintes étaient expulsées des écoles ou des collèges; elles peuvent maintenant y retourner. Nombreuses sont les femmes qui militent dans le cadre des élections parlementaires, inspirées par Margaret, qui a d’ailleurs agi comme mentor auprès de Priscilla Misihairambwi et de Trudy Stevenson, deux membres du Parlement.

Dans le sillage de l’ESAP, lorsque les écoles et les hôpitaux commencent à facturer des frais, beaucoup de filles quittent l’école et beaucoup de femmes et d’enfants meurent faute de soins. Margaret réussit à dissuader le gouvernement de mettre ce programme en place, surtout en matière de prélèvement de frais scolaires et médicaux.

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