Anita Batris Amiro (Soudan)


Peacewomen

« Je me sers de mes talents de danseuse, de comédienne et de chanteuse pour célébrer la multiethnicité, le multiculturalisme, le pluralisme des langues et des religions de notre société soudanaise. »

Anita Batris Amiro est l’une des pionnières soudanaises à avoir contribué à la fondation du Centre culturel Kwoto, en 1994. Elle est chanteuse, danseuse et comédienne. Ses œuvres portent sur tous les États soudanais, notamment sur la capitale, Khartoum, où elles sont présentées dans les festivals internationaux et les concours cinématographiques. Anita travaille fort pour voir la paix et l’amour se concrétiser et pour promouvoir les droits humains, afin d’améliorer les conditions de vie des populations déplacées, dans le sud du Soudan comme partout au pays.

Anita Batris Amiro a surmonté plusieurs obstacles dans la vie. Ses parents sont morts alors qu’elle n’avait que trois mois. Malgré de difficiles conditions sociales, elle a complété avec succès ses études secondaires. Comme elle ne pouvait trouver de soutien financier pour poursuivre ses études universitaires, elle a travaillé comme professeur d’école primaire, de 1992 à 1993.
Le Centre culturel Kwoto oeuvre à améliorer la vie des gens par les arts. Il promeut la paix et la réconciliation, et combat les maladies infectieuses comme le VIH/sida. La quête du pluralisme culturel au Centre culturel Kwoto constitue l’initiative clef pour instaurer la démocratie au Soudan. Le Centre vise à améliorer la compréhension et la tolérance envers la diversité culturelle, ethnique et religieuse au Soudan, qui furent sources de tension et de violence à travers le pays.
Avec la collaboration des membres du Centre culturel Kwoto, Anita a contribué à établir un mouvement culturel qui soutient les Soudanais du sud et qui favorise leur liberté d’expression, ce qui leur avait été refusé. L’absence de démocratie, de tolérance, de dialogue interculturel et de respect des droits humains au Soudan a attisé la guerre civile qui a causé la mort d’environ deux millions de citoyens et qui en a forcé quatre millions à quitter leur domicile pour aller vivre dans les conditions précaires des camps de réfugiés. Dans cette situation, Anita a cru que la meilleure façon d’aider son peuple était d’aller les retrouver dans leur environnement. Elle y a organisé des festivals de danse et de chant afin de les sensibiliser aux enjeux importants, comme la promotion de la paix et la lutte contre le VIH/sida. Anita a vécu de nombreuses embûches sur sa route, notamment par le fait de voyager en région isolée, où elle risquait sa vie à cause du regard très sévère de son oeuvre sur la violation des droits humains par le gouvernement.

Le pluralisme culturel est crucial pour l’établissement de la démocratie au Soudan. Les performances artistiques d’Anita permettent aux populations déplacées des banlieues de Khartoum de renouer avec leurs racines culturelles et d’apprendre à vivre ensemble en harmonie.

Centre culturel Kwoto (KCC)

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