Marie Rose Cimpaye (Burundi)


Peacewomen

« Hagukora ikibi wogikorerwa – Mieux vaut souffrir soi-même que de faire souffrir quelqu’un d’autre. »

Marie-Rose Cimpaye, née en 1961 à Karuzi, au Burundi, est du groupe ethnique tutsi. Elle vivait en harmonie avec les gens de sa communauté quand, en 1993, ses voisins ont dû fuir pour sauver leur vie. Marie-Rose en a été bouleversée. Aujourd’hui elle lutte pour reconstituer cet environnement social détruit. Avec son amie et voisine, Colette Ndaruaniye, elle a fondé l’association de femmes Habamahoro, qui signifie « Que la paix soit! ».

À la fuite de ses voisins en 1993, Marie-Rose Cimpaye décidait de passer à l’action pour améliorer les conditions de vie de tous. Avec Colette, elle a commencé à tenter de réconcilier les deux communautés en se rendant visite au péril de leur vie. Et cette initiative leur a valu d’être torturées et ligotées par leurs communautés respectives. Pourtant, elles ne se sont pas laissé décourager. Aujourd’hui, l’organisation qu’elles ont fondée, Habamahoro, réunit des femmes des deux communautés, hutues et tutsies.
Marie-Rose admet que c’est l’hostilité des membres de son propre groupe ethnique à son égard qui lui donne l’énergie de poursuivre son travail. Elle se dit également encouragée par l’accueil chaleureux que lui réservent les membres de l’autre ethnie.
Elle rêve de rétablir la confiance et la coexistence harmonieuse qu’ont connues ses ancêtres. La réalité est cependant empreinte de peur et de méfiance, et les rapports entre résidents et personnes déplacées restent très tendus. De plus, il persiste un sentiment d’injustice car les coupables de crimes sont toujours impunis.
Bien que Marie-Rose et Colette n’aient pas de réseau officiel, les 15 membres de leur groupe de femmes ont reçu d’Accord Burundi une formation en résolution pacifique de conflits.

En 1993, le premier président élu démocratiquement au Burundi était assassiné. S’ensuivit un conflit entre les ethnies hutue et tutsie, qui avaient jusque là cohabité paisiblement. Différentes factions de guerre se sont constituées dans une violence qui n’a pas épargné la population civile.

Habamahoro

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